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Faut-il ouvrir son capital social à des investisseurs ?

Date de publication : 06.02.12

Cession | Transmission d'entreprise

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Le dirigeant ou futur dirigeant est naturellement confronté à certains moments de sa carrière à la décision d’acquérir ou de céder son entreprise mais a-t-il envisagé l’entrée d’un investisseur financier dans son capital social ?

Nous constatons que certains dirigeants excluent cette hypothèse « pour rester seul maître de leur entreprise » alors que d’autres nous sollicitent, souvent dans l’urgence, à un moment où l’entreprise fait face à une crise de trésorerie sérieuse.

Il nous paraît utile de rappeler certains fondamentaux :

Tout investisseur est mu par une anticipation de plus-value à terme qui se traduit par un objectif de taux de rendement annuel de son investissement (TRI). C’est pourquoi, contrairement au banquier, dont l’approche est prudentielle et s’intéresse principalement à la capacité de remboursement, l’investisseur peut s’affranchir des performances des derniers exercices pour fonder sa décision d’investissement et de prise de risque sur un business plan qui met en évidence un rythme de développement significatif.

Il existe plusieurs catégories d’investisseurs (au moins trois) : les investisseurs nationaux ou internationaux, les investisseurs régionaux, les business angels, chacun ayant des capacités d’intervention, des attentes et des pratiques assez différentes. Ainsi, l’investisseur régional pourra mettre un « ticket » à partir de quelques centaines de milliers d’euros, sera généralement minoritaire, s’interdira d’intervenir directement dans la gestion de l’entreprise et aura une attente de TRI très inférieure à celle d’un national. Le business angel pourra intervenir sur des tickets très faibles (à partir de quelques dizaines de milliers d’euros).

À lire : Comment définir le capital social d’une entreprise ?

Il existe des outils juridiques et financiers qui permettent de favoriser les actionnaires historiques au capital social de l’entreprise par rapport à l’investisseur financier en terme de répartition du capital, en ne faisant pas une simple règle de trois entre les fonds apportés par chacun : obligations convertibles ou non convertibles, clauses de dilution/relution, etc. Enfin, les fonds disponibles à investir dans les PME sont très importants (fonds propres, FIP, FCPI, etc.) et les sociétés gestionnaires de ces fonds sont en recherche permanente d’opportunités. Ainsi, quel que soit le montant recherché, il existe un partenaire en fonds propres capable d’intervenir.

Mais quel intérêt pour l’entreprise et son dirigeant d’ouvrir son capital social ?

Si l’on choisit bien son partenaire investisseur financier, le mode de fonctionnement et les limites de chacun étant très clairs, il n’y a rien à en craindre. Partant de là, l’idée directrice est qu’il est plus profitable de « partager un gâteau qui croît plus vite et mieux » plutôt que de rester seul avec des moyens plus limités et des risques plus élevés.
En effet, l’investisseur entre pour accompagner la croissance de l’entreprise ou financer son acquisition mais il peut également réinvestir pour financer un nouveau projet ou la soutenir dans les années suivantes si elle rencontre certaines difficultés. L’investisseur est également très souvent un analyste attentif de l’entreprise et de son environnement, de son marché, de ses concurrents … et peut donc contribuer à l’éclairage du chef d’entreprise face aux grandes décisions qu’il doit prendre.

En conclusion, et forts de notre observation du terrain, nous constatons que les entreprises qui se développent le plus sont celles dont le dirigeant sait attirer et retenir les talents tant en interne qu’en externe. Cela est vrai pour ses cadres et collaborateurs, mais aussi pour ses partenaires financiers. Il nous semble donc qu’il y a un vrai intérêt à s’adjoindre un investisseur financier si l’on a une certaine ambition de développement.

A propos de L'auteur

Eric Gambino

Expert-comptable spécialisé en transmission d'entreprises

Chez In Extenso Finance & Transmission depuis les années 2000, Éric est directeur de l’activité cessions-acquisitions pour la clientèle PME dans le Grand Ouest.

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