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5 conseils pour bien gérer une entreprise de transport routier

Date de publication : 24.03.25

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Vous gérez une entreprise de transport routier et rencontrez des tensions financières ? Nous vous proposons 5 solutions pour redresser efficacement votre société de transport de marchandises ! Conçu par In Extenso et Atometrics dans le cadre la 3ème édition du Panorama des défaillances d’entreprises, cet article retrace l’évolution du secteur du transport dans l’économie française ainsi que les principales causes de difficultés financières. Enfin, bénéficiez des conseils de nos experts pour prévenir ces problèmes et permettre un redressement durable.

Après trois années de très forte hausse continue des défaillances, le secteur du transport routier de marchandises semble entamer une stabilisation de sa situation début 2025, moins marquée toutefois que pour le reste de l’économie. Confrontés à une baisse de la demande, une concurrence internationale accrue et une explosion des coûts (carburant, salaires, péages), de nombreux établissements ont souffert avec une augmentation de 37 % des états de cessation des paiements en 2024. Face à ces défis, des solutions existent : diversification des revenus, mutualisation des ressources, optimisation de la planification et modernisation des flottes. Autant de leviers stratégiques pour tenter de redresser la barre.


Cette étude menée en mars 2025 par In Extenso, leader français de l’expertise comptable, et Atometrics, spécialiste de l’analyse de données économiques, s’appuie sur des bases de données publiques pour déterminer l’évolution des défaillances d’entreprises sur la période de janvier à février 2025. Ce baromètre trimestriel fournit des éclairages par régions et secteurs d’activité.

Les défaillances d’entreprise en France au premier semestre 2025

En 2019, avant la crise sanitaire, 72 000 établissements étaient entrés en procédures collectives (redressements judiciaires + liquidations) sur un an, tous secteurs confondus. Ce chiffre, tombé à 42 000 en 2021, est remonté à 105 000 en 2024, un record.

Ce chiffre correspond à une augmentation de plus de 46 % par rapport à la situation pré-COVID : un phénomène de rattrapage a donc eu lieu, probablement accentué par le contexte économique (incertitude géopolitique, taux d’intérêt encore élevés, demande atone…).


    
Sur les deux premiers mois de l’année 2025, on dénombre 18 220 défaillances d’établissements, soit une stabilisation par rapport aux deux premiers mois de 2024 (-0,8%).

Tous les secteurs ne profitent pas de la même façon de l’accalmie observée. Certains secteurs tels que l’hébergement et la restauration par exemple a vu son nombre de défaillance augmenter encore sur les deux premiers mois de l’année 2025 (+14,5% par rapport à début 2024) et reste la catégorie avec le taux de défaillance le plus élevé à 5,1%, quand la moyenne tous secteurs confondus est à 1,7%. Le taux de défaillance mesurant le nombre de défaillances sur les trois dernières années rapportées au nombre d’établissements du secteur, cela témoigne de difficultés plus structurelles.

Focus sur les entreprises du secteur du transport routier

Les défaillances des transporteurs routiers de marchandises (codes NAF/APE : 49.41A et 49.41B) ont augmenté fortement et de manière continue en 2022, 2023 et 2024. L’augmentation ralentit en ce début d’année 2025 (+10,9%), toutefois pas autant que pour l’ensemble des secteurs (-0,8%).

A l’intérieur du secteur du transport routier de marchandises, la situation n’est pas homogène selon qu’on observe :

  • Le fret de proximité ou interurbain,
  • Les différentes régions.

Le transport routier de fret interurbains, qui concerne les trajets longue distance entre différentes villes (code APE : 49.41A), enregistre une légère hausse de 2,2 % des défaillances d’établissements, avec 187 établissements concernés en janvier et février contre 183 sur la même période l’an passé.

En revanche, le transport routier de fret de proximité, centré sur les livraisons locales ou régionales (code APE : 49.41B), subit une dégradation plus marquée, avec une augmentation de 16,4 %, passant de 286 à 333 défaillances.

Cette divergence souligne des dynamiques spécifiques à chaque sous-secteur, influencées par la nature des trajets et des marchés desservis.

Le taux de défaillance varie aussi, sans surprise, selon le sous secteur observé. les transporteurs routiers de fret interurbain (code APE 49.41A) ou de proximité (code APE 49.41B).

Il s’établit à 6,6 % à fin février pour les transporteurs routiers de fret interurbain (49.41A) et 13,2 % les transporteurs routiers de fret de proximité (49.41B), soit respectivement 5 et 11 points de plus que la moyenne française tous secteurs confondus (1,7 %).

Les situations en régions sont aussi très disparates. Le fret de proximité (49.41B) affiche des taux de défaillance particulièrement élevés dans les grandes régions urbaines comme Provence-Alpes-Côte d’Azur et Île-de-France (plus de 15%), tandis que d’autres territoires, comme la Corse ou l’Occitanie hors métropole, sont nettement moins touchés. Pour le fret interurbain (49.41A), les disparités sont un peu moins marquées, mais la Normandie se distingue comme la région la plus affectée avec un taux de 9,7 %, devant les Hauts-de-France (8,4 %).

Fait notable : la Normandie figure parmi les régions les plus fragilisées dans les deux segments, affichant des taux supérieurs nettement à la moyenne nationale dans chacun des cas.

Les principales causes des difficultés financières des entreprises de transport routier de marchandises

La concentration du secteur

    Le secteur du transport routier de marchandises a connu une forte concentration ces dernières années, motivée par la recherche d’une taille significative et des économies d’échelle. Ces acquisitions coûteuses peuvent s’avérer difficiles à absorber dans le contexte actuel et aggravent les difficultés de l’entreprise dans son ensemble.

    La baisse de chiffre d’affaires

      Une contraction de la demande

      Dans le contexte économique actuel, la demande en fret routier montre des signes de ralentissement. Le repli des secteurs manufacturier et de la construction, notamment, réduit considérablement le besoin de transport de marchandises.

      La pression sur les prix

      Plusieurs facteurs ont contribué à la diminution des prix, notamment :

      • La surcapacité des transporteurs qui a poussé les entreprises à réduire leurs tarifs pour attirer les clients,
      • La pression exercée par la grande distribution, qui cherche à optimiser les coûts logistiques.

      Une concurrence internationale accrue

        Les entreprises françaises de transport routier doivent également faire face à une concurrence internationale de plus en plus forte. Les transporteurs étrangers bénéficient de coûts de personnel jusqu’à trois fois inférieurs à ceux pratiqués en France, ce qui leur confère un avantage compétitif majeur.[1]

        La hausse générale des coûts

          Le secteur du transport routier est confronté à une hausse significative de ses coûts d’exploitation :

          • Inflation générale : en 2024, les charges du secteur ont progressé en moyenne de 5,5 % sur l’année.
          • Explosion du prix des camions : en trois ans, le coût d’acquisition des véhicules a significativement augmenté.
          • Augmentation des péages : les tarifs ont été relevés de 3 % en 2024, 4,75 % en 2023.
          • Coût du carburant : malgré une légère baisse sur les 12 derniers mois, les prix restent élevés. En 2025, la mise en place du système ETS (échange de quotas d’émission) et l’introduction de l’écotaxe viendront néanmoins alourdir les charges des transporteurs.
          • Frais annexes en hausse : les coûts de maintenance et d’assurance ont suivi la même tendance inflationniste.

          L’impact significatif des coûts du personnel

          • On observe une augmentation générale du coût du travail (+7,5% pour les conducteurs en 2024)[2]. Elle s’explique notamment par la hausse des salaires consécutive à la pénurie de main-d’œuvre qualifiée.
          • Les transporteurs doivent également absorber une augmentation des charges sociales, avec la réduction des allègements DFS (Déduction Forfaitaire Spécifique).

            L’impact de l’activité logistique

              Certains transporteurs proposent des activités de logistique (gestion des stocks, préparation des commandes, entreposage…). La baisse de la demande de stockage a réduit d’autant l’activité logistique, les prix et les marges. Cette activité peut ainsi aggraver les problèmes rencontrés par un groupe de transport dans son ensemble.

              5 solutions pour redresser une entreprise du secteur de transport de marchandise

              Malgré ce contexte difficile, des actions peuvent permettre aux entreprises de redresser la barre avant d’être en difficulté. Nos experts vous livrent 5 bonnes pratiques :

              1. Chercher de nouvelles sources de revenu, limiter les charges

              • Le développement d’une activité d’affrètement peut être un complément stratégique à l’activité de transport. L’affréteur agit comme intermédiaire en sous-traitant le transport de marchandises à un tiers.
              • Alléger la pression financière pesant sur l’entreprise peut passer par une renégociation de contrats :
                • Contrats commerciaux avec les fournisseurs et les clients, afin d’intégrer la hausse des coûts
                • Baux commerciaux, en cas de sous-utilisation d’un bâtiment

              En cas de difficulté à négocier, le recours à des procédures amiables, comme le mandat ad hoc ou la conciliation, facilite la conclusion d’un accord avec les partenaires contractuels.

              • Des transporteurs peuvent engager une collaboration en partageant leurs ressources et infrastructures : une telle mutualisation permet de réduire les coûts fixes.

              2. Adopter une écoconduite

              La mise en place de bonnes pratiques d’écoconduite contribue à réduire la consommation de carburant et l’impact environnemental des véhicules. Des transporteurs mettent en place des programmes de formation pour sensibiliser les conducteurs aux techniques permettant d’optimiser leur conduite. Les économies générées peuvent être significatives, compte tenu des quantités de carburant consommées annuellement.

              3. Améliorer la planification opérationnelle

              En France, le volume de transport à vide reste élevé. Il apparaît nécessaire d’optimiser la planification opérationnelle pour rationaliser les itinéraires, limiter ces trajets inutiles et garantir l’efficacité des opérations de transport. Les pistes suivantes sont à envisager :

              • Automatiser et digitaliser les processus de planification en recourant à des logiciels de dernière génération, certains s’appuyant sur l’intelligence artificielle générative,
              • Renforcer les compétences internes en formant les équipes ou en recrutant des spécialistes.

              4. Une gestion optimisée de la flotte de camions

              Plusieurs actions contribuent à optimiser la gestion des actifs et à limiter les dépenses :

              • Renouveler la flotte avec des véhicules plus économes en carburant et en entretien,
              • Lever l’option d’achat de camions en crédit-bail et prolonger leur durée de vie sur 1 à 2 ans afin de réaliser des économies de loyer,
              • Adopter des pratiques d’économie circulaire, telles que la maintenance préventive des véhicules et la revente de véhicules d’occasion.

              5. S’appuyer sur les Certificats d’économie d’énergie (CEE)

              Les aides publiques pour la transition énergétique, comme les certificats d’économie d’énergie, aident les transporteurs à financer la modernisation de leur flotte. En remplaçant les véhicules anciens par des modèles plus économes, elles réduisent coûts opérationnels et empreinte carbone. Les CEE ne visent pas seulement l’électrification de la flotte de véhicules, d’autres projets d’efficacité énergétique dans les transports sont également couverts.

              Il est primordial de respecter ces trois règles de gestion de trésorerie :

              ✅ Facturez rapidement sans omission,
              ✅ Suivez les encaissements clients et
              ✅ Evitez les impayés en agissant au moindre retard.

              Bien que cela puisse sembler évident, ce point d’attention est souvent à l’origine de problèmes de trésorerie récurrents.

              Le transport routier de marchandises fait face à des défis structurels majeurs, entre hausse des coûts, mutation du marché et concurrence accrue. Pour traverser cette période difficile, les entreprises doivent conjuguer une gestion rigoureuse des coûts, une adaptation aux nouvelles exigences du marché voire une diversification des services. L’accompagnement des experts-comptables demeure essentiel pour aider les dirigeants à prendre les bonnes décisions et assurer la pérennité de leurs activités.

              Un accompagnement sur-mesure pour les dirigeants de TPE et PME

              In Extenso accompagne les TPE et PME dans la prévention et le traitement des difficultés. Grâce à leur expertises techniques et sectorielles, les experts-comptables, juristes, avocats et consultants d’In Extenso guident les dirigeants et leur préconisent des solutions adaptées à la situation de leur entreprise.

              Notre partenaire Atometrics, spécialiste de la production de données et d’analyse, nous fournit des informations économiques locales précises et actualisées sur les différents secteurs de nos clients TPE et PME.


              [1] https://www.francebleu.fr/infos/economie-social/crise-dans-le-secteur-des-transports-routiers-les-prix-ont-explose-denonce-un-chef-d-entreprise-landais-8100642

              [2] https://www.lesechos.fr/industrie-services/tourisme-transport/le-transport-routier-tire-la-sonnette-dalarme-2130421

              À propos de L'auteur

              Jean-François Trouillard

              Directeur Général Délégué In Extenso, Président de région In Extenso Centre Ouest

              En décembre 2024, Jean-François Trouillard a rejoint la gouvernance nationale en tant que Directeur Général Délégué. Ses missions incluent le développement du marché PME et le pilotage de la stratégie RSE d’In Extenso, pour renforcer sa position de leader. Il met également au profit du Groupe son expertise en termes de croissance externe et d’intégration des cabinets. En tant que Président de la région Centre Ouest, Jean-François accompagne depuis plus de 10 ans des chefs d’entreprise dans le développement de leur chiffre d’affaires, l’amélioration de leur rentabilité et l’optimisation de leurs choix fiscaux, sociaux et juridiques.

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              Gaetan Dando

              Expert-Comptable Associé In Extenso / Directeur Général In Extenso Patrimoine

              Gaetan Dando est Associé à l’agence de Cholet depuis 2011 dans laquelle les clients PME/PMI et associations bénéficient de ses compétences en expertise comptable. Il conseille également les dirigeants dans leurs projets de transmission et de reprise d’entreprise.
              Depuis 2020, il dirige In Extenso Patrimoine, notre expertise conseil dédiée à l’accompagnement des dirigeants dans leurs choix et décisions concernant le développement, la préservation et la transmission de leur patrimoine.

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              Fabio Giralt

              Data Scientist

              Atometrics

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