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Boulangeries artisanales : l’ouverture le 1er mai désormais sous haute surveillance !
Date de publication : 14.04.25

La fin d’une tolérance ministérielle qui marque un tournant pour l’ouverture le 1er mai de ces établissements
Le ministère du travail met fin à une tolérance ministérielle ancienne qui autorisait les boulangeries à faire travailler leurs salariés le 1er mai, en l’absence de dérogation légale spécifique. Employer des salariés ce jour-là expose les entreprises à des sanctions financières significatives.
Le travail des salariés en boulangerie en principe interdit le 1er mai
Qu’on se le dise ! Le secteur de la boulangerie-pâtisserie artisanale ne bénéficie pas d’une dérogation légale spécifique pour faire travailler leurs salariés sur cette journée. Cette pratique s’appuyait sur une position ministérielle du 23 mai 1986.
A l’occasion de contrôles menés en Vendée le 1er mai 2024, plusieurs boulangeries ont été verbalisées pour avoir employé leurs salariés ce jour-là.
Dans ce contexte médiatisé, la confédération nationale de la boulangerie-pâtisserie française indique, dans une circulaire du 18 mars 2025, que le ministère du travail considère désormais la position ministérielle de 1986 comme obsolète.
Aussi, il convient de considérer que le travail des salariés en boulangerie ou pâtisserie est en principe interdit le 1er mai.
A défaut, l’entreprise pourrait être sanctionnée d’une amende de 4ème classe, soit 750 €, par salarié concerné ou de 5ème classe, soit 1 500 €, par salarié concerné lorsque l’infraction concerne un jeune de moins de 18 ans.
Les exceptions qui permettent aux boulangeries d’ouvrir le 1er mai
Par exception, des boulangeries pourraient ouvrir de manière très encadrée et limitée :
- A condition qu’il n’y ait aucun salarié, dès lors que seul le chef d’entreprise est présent, éventuellement accompagné de membres de sa famille dans le cadre de l’entraide familiale.
ou - A condition de pouvoir justifier que la nature de leur activité ne permet pas d’interrompre le travail le 1er mai. A titre d’exemple, une boulangerie qui livre des hôpitaux ou des EHPAD pourrait être considérée comme répondant aux critères de la loi, puisqu’elle est indispensable à un besoin essentiel du public.
Ainsi, une boulangerie qui ferait travailler des salariés le 1er mai devrait être en capacité de justifier du motif à l’origine de l’impossibilité d’interrompre le travail mais également du nombre de salariés présents (nombre de salariés en production par rapport au volume d’activité ne pouvant être interrompu par exemple ; le recours au personnel de vente ne nous apparaissant pas pouvoir être justifié sur la base de ce motif).
Il est à noter qu’en cas de contrôle, l’administration appréciera le motif invoqué au regard des éléments justificatifs apportés, seul un juge pouvant trancher la validité de l’emploi de salariés le 1er mai.
Compte tenu de l’écho médiatique et parlementaire de l’abandon de la tolérance ministérielle, très ancienne, le contexte devrait probablement conduire à des contrôles accrus de l’administration cette année sur l’ensemble du territoire.
La confédération précise poursuivre ses actions pour soumettre une proposition de loi afin d’officialiser la possibilité d’employer des salariés le 1er mai.
Dans l’intervalle, il est recommandé aux boulangeries-pâtisseries de respecter le cadre légal en vigueur.
À propos de L'auteur
Alexandra Clerc
Manager Conseil Social
Au sein de la Direction Marché Conseil Social et Paie chez In Extenso, Alexandra a notamment pour mission d’assurer une veille technique et réglementaire principalement dans le domaine du conseil social.
Elodie Tabel-Diffaza
Directrice Marché Conseil Social et Paie
Spécialisée en droit social et droit de la protection sociale complémentaire, Elodie a rejoint le groupe In Extenso en 2008 en tant que Directrice Marché Conseil Social et Paie
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