Témoignage Raibed & Fatiha Tahri – Pap & Pille

L'interview

• Quelle est votre histoire entrepreneuriale ?

  A la base, on est un couple d’infirmiers. On est fan de voyages, on a découvert plein des gens autour de la planète, on a cuisiné et pâtissé avec plein de gens autour du monde et, en fait, c’est quand on est revenu en France et qu’on a commencé à proposer tout ce qu’on avait appris aux gens autour de chez nous, qu’on s’est rendu compte qu’en fait ce qu’on avait, ça pouvait faire un business.

  Notamment de prendre des biscuits du monde et d’en faire une nouvelle forme qui répondait aux format snacking qui était hyper tendance. Donc c’est vraiment là qu’on a appris à être entrepreneur mais à l’école d’infirmière on ne nous apprend pas à être entrepreneur.

• Quelles sont les principaux obstacles que vous avez rencontrés ?

  Les difficultés qu’on a eues nous dès le début, comme beaucoup, c’est d’avoir les fonds. Déjà on avait une belle idée mais fallait qu’on monte nous-mêmes notre première usine parce que les processus de fabrication n’existaient pas.

  Quand on est allé voir les organismes de la région ou les banques ça a été hyper compliqué. Quand les banques et la région nous ont fermé les portes, nous on avait qu’une seule chose à faire, parce que on est issus d’une famille modeste et moi je ne pouvais pas demander 100.000 euros à mon père donc on a vendu notre maison et avec cet argent on a créé la première usine de production de billes de biscuits en France à côté d’Annecy.

  Ça, c’est la première embuche qu’on a dû dépasser après, une fois que tu as l’outil de production, il va falloir diffuser ton produit pour qu’il soit dans un maximum d’endroit possible. Là, si tu n’as pas de réseau, faut aller le chercher ! Tu vois nous on a : organisé des dégustations sauvages chez Monoprix pour qu’il puisse nous référencer ça a fait un boom. On est allé voir directement des patrons comme Patrick P. chez Total et on l’a stimulé on a eu 2 500 points de vente très rapidement qui sont arrivés.

  Grâce à une chose aussi : grâce à la vidéo. Tout ce qu’on vit, vis-à-vis de l’entreprise et en tant qu’entrepreneur, on le filme et on a fait une télé-réalité de l’entrepreneuriat qu’on a diffusé sur les réseaux ça a créé une vraie attraction. Et là, sur le dernier point, le problème c’est que on n’avait pas de notoriété. Il a fallu qu’on la travaille et c’est ça qui nous a permis de faire le lien de raconter tout notre quotidien en tant qu’entrepreneur autant nos réussites que nos échecs. On est en transparence totale, tu peux plus créer juste une boîte, un service, un produit. Il faut vraiment que tu engages le public et les clients dans une histoire où l’émotion va être là pour qu’eux te portent était de réussir.

• Quels conseils donneriez-vous à des personnes souhaitant se lancer dans la création ?

  Le premier conseil que je peux donner à plein d’entrepreneurs que je croise c’est de ne pas rester au stade de l’idée, testez-la, allez voir les gens, allez en parler, n’ayez pas peur d’en parler, n’ayez pas peur de la concurrence car la concurrence est bonne. Déjà testez juste le fait de parler de votre entreprise et de voir comment les gens réagissent.

  La deuxième chose, c’est qu’il ne faut pas rester tout seul donc souvent il faut s’entourer des bonnes personnes. Ce qui est donc hyper important : aller dans les événements de coworking, aller rencontrer d’autres entrepreneurs, aller stimuler les gens pour qu’ils puissent vous donner des conseils et vous aider : soyez une éponge. Selon moi, le premier qui doit être dans ton entourage c’est l’expert-comptable et la dernière chose c’est oser, il faut oser aller voir les gens.

  Avec Fatiha, on a écrit un livre « On lâche rien » où dedans, on vous raconte tous les coups d’audace, toutes les personnes qu’on est allé rencontrer : ça va du président de la République au responsable communication de chez Auchan ou en passant par Monoprix, en allant voir les grands patrons, en passant par des stars, on a allé parler à tout le monde parce que on est habité par notre entreprise et par notre idée. C’est ce qui nous a permis vraiment de débloquer énormément de situations et d’accélérer l’entreprise donc oser, aller voir les gens parce que n’oubliez pas que même si vous venez du bas vous ne connaissez personne il faut faire preuve de travail et de résilience et c’est ça qui va vous ramener à la réussite.